C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Pierre Gadal, survenu le 26 octobre 2019 à l’âge de quatre-vingt-un ans.
Après une thèse sur les galles et le métabolisme des tanins dans le laboratoire du Professeur Brunel à Toulouse, Pierre Gadal a été successivement assistant puis maitre-assistant à l’université Paul Sabatier, professeur à l’Université de Nancy I (1973-1981) et enfin professeur à l’Université de Paris-Sud jusqu’à la fin de sa carrière en 2003. Il a longtemps dirigé une équipe de recherche associée au CNRS (Physiologie Végétale Moléculaire) à Nancy puis à Orsay pour devenir enfin le premier directeur de l’Institut de Biotechnologie des Plantes (CNRS-Université Paris-Sud), dont il a été l’un des initiateurs. Cette structure a été très importante pour la recherche en biologie végétale sur le campus d’Orsay en région parisienne et a récemment contribué à la création d’une nouvelle unité de recherche sur les plantes (IPS2) au sein de Paris-Saclay. Il serait trop long de lister toutes les responsabilités pédagogiques et administratives que Pierre Gadal a exercées, mais au-delà de la direction d’unité de recherche, il fut aussi président de la section CNU 66 et directeur de l’école doctorale Sciences du Végétal de l’Université Paris-Sud. Pierre Gadal a eu une très grande influence dans le domaine de la Physiologie Végétale Française et a d’ailleurs été distingué en 1998 par l’Académie des Sciences qui lui a attribué un prix couronnant l’ensemble de sa carrière scientifique. Ses contributions scientifiques et celles de son équipe ont bénéficié d’une très forte reconnaissance internationale en particulier pour l’étude moléculaire de la régulation des enzymes clés du cycle de photosynthèse en C4 (PEP carboxylase, NADP-malate déshydrogénase), des systèmes de régulation redox chez les plantes et des enzymes impliquées dans l’assimilation et le métabolisme de l’azote (glutamine synthétase, GOGAT) ou encore les relations carbone-azote chez les plantes (isocitrate déshydrogénase). Pierre Gadal et son groupe ont été leaders dans le domaine de la biochimie végétale, intégrant à l’aube des années 80 des approches techniques encore peu développées incluant en particulier le génie génétique et la biologie structurale. Pierre Gadal s’est éteint en octobre 2019 au terme d’une difficile maladie. Les réactions à sa disparition ont été unanimes : c’est un acteur majeur dans le domaine du végétal qui disparait. Il laisse une forte empreinte sur tous ceux qui ont eu la chance de travailler à ses côtés, anciens étudiants et collègues, par son charisme et son enthousiasme, stimulant chacun à développer son esprit critique et à aller de l’avant avec détermination et rigueur, mais aussi par sa bienveillance envers l’ensemble des personnels de l’institut. Sa disparition est cruellement ressentie par tous.
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Last Updated: 1 novembre 2019 by Benoit Alunni
Hommage à Pierre Gadal
C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Pierre Gadal, survenu le 26 octobre 2019 à l’âge de quatre-vingt-un ans.
Après une thèse sur les galles et le métabolisme des tanins dans le laboratoire du Professeur Brunel à Toulouse, Pierre Gadal a été successivement assistant puis maitre-assistant à l’université Paul Sabatier, professeur à l’Université de Nancy I (1973-1981) et enfin professeur à l’Université de Paris-Sud jusqu’à la fin de sa carrière en 2003. Il a longtemps dirigé une équipe de recherche associée au CNRS (Physiologie Végétale Moléculaire) à Nancy puis à Orsay pour devenir enfin le premier directeur de l’Institut de Biotechnologie des Plantes (CNRS-Université Paris-Sud), dont il a été l’un des initiateurs. Cette structure a été très importante pour la recherche en biologie végétale sur le campus d’Orsay en région parisienne et a récemment contribué à la création d’une nouvelle unité de recherche sur les plantes (IPS2) au sein de Paris-Saclay. Il serait trop long de lister toutes les responsabilités pédagogiques et administratives que Pierre Gadal a exercées, mais au-delà de la direction d’unité de recherche, il fut aussi président de la section CNU 66 et directeur de l’école doctorale Sciences du Végétal de l’Université Paris-Sud. Pierre Gadal a eu une très grande influence dans le domaine de la Physiologie Végétale Française et a d’ailleurs été distingué en 1998 par l’Académie des Sciences qui lui a attribué un prix couronnant l’ensemble de sa carrière scientifique. Ses contributions scientifiques et celles de son équipe ont bénéficié d’une très forte reconnaissance internationale en particulier pour l’étude moléculaire de la régulation des enzymes clés du cycle de photosynthèse en C4 (PEP carboxylase, NADP-malate déshydrogénase), des systèmes de régulation redox chez les plantes et des enzymes impliquées dans l’assimilation et le métabolisme de l’azote (glutamine synthétase, GOGAT) ou encore les relations carbone-azote chez les plantes (isocitrate déshydrogénase). Pierre Gadal et son groupe ont été leaders dans le domaine de la biochimie végétale, intégrant à l’aube des années 80 des approches techniques encore peu développées incluant en particulier le génie génétique et la biologie structurale. Pierre Gadal s’est éteint en octobre 2019 au terme d’une difficile maladie. Les réactions à sa disparition ont été unanimes : c’est un acteur majeur dans le domaine du végétal qui disparait. Il laisse une forte empreinte sur tous ceux qui ont eu la chance de travailler à ses côtés, anciens étudiants et collègues, par son charisme et son enthousiasme, stimulant chacun à développer son esprit critique et à aller de l’avant avec détermination et rigueur, mais aussi par sa bienveillance envers l’ensemble des personnels de l’institut. Sa disparition est cruellement ressentie par tous.
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